الشأن المحلي
Tétouan : Biodiversité et zones protégées, objet de l’atelier régional organisé par le Comité National de l’UICN
Tétouan, Mustapha ZERAOULI
« Biodiversité et zones protégées, la pièce maîtresse de toute action de développement durable à l’échelle mondiale et locale », telle est la thématique abordée et développée par les participant.E.s à l’atelier tenu ce mercredi 11 décembre 2024 à Tétouan, à l’appel du Comité National de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN), et coorganisé par l’ Association Méditerranéenne pour l’Environnement et le Développement (AMED) et le Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc (GREPOM). Dans son allocution d’ouverture, Mme. Laila AHAMMAD, présidente de l’AMED, a mis l’accent sur l’extinction et les risques d’extinction de plusieurs espèces et a appelé à un engagement collectif aux échelles locales et nationales pour préserver toutes les espèces et toute la biodiversité notamment les forêts. Le développement urbain, dit l’intervenante, « doit préserver les zones écologiquement sensibles, protéger les zones humides sans exception, redonner vie aux zones humides asséchées, en rationalisant la chasse et la pêche, lutter contre le commerce illégal, éviter la surexploitation des ressources naturelles et cesser l’introduction d’espèces envahissantes dans les milieux vulnérables, et enfin la nécessité de contrôler la pollution sous toutes ses formes »
Se sont succédés à la tribune, Mariam ZARROUK du GREPOM, M. Mohamed OUHADAN de l’Agence du Bassin Hydraulique de Loukos, M. Mchich DERAK de la Direction Régionale des Eaux et Forêts de la Région TTAH et de Mme Nard BENNAS, professeure chercheure à la faculté des Sciences de Tétouan. L’animation a été assurée par Mustapha ZERAOULI, conseiller scientifique, de l’AMED, qui a enrichi les interventions par des données scientifiques et historiques appelant à positiver nos attitudes et reconnaître les progrès réalisés à l’échelle de notre région.
Questions soulevées et discutées
*Etat des ressources en eau du bassin hydraulique de Loukos qui souffre de 7 années consécutives de sécheresse et de précipitations irrégulières
*Les efforts déployés par l’Etat pour s’adapter à la nouvelle donne et le recours aux ressources en eau non conventionnelles
*Présentation des ressources forestières de la Région TTAH, 32 % de la superficie de la région contre une moyenne nationale de 8%
*Présentation de la biodiversité faunistique et floristique dans la Région en donnant des exemples d’endémisme
*Un intérêt particulier a été accordé aux problèmes de gestion où les prérogatives de durabilité stratégique des ressources forestières entrent en compétition avec les besoins vitaux des riverains et des acteurs économiques et politiques exploitant ces ressources
*Mise en exergue de l’importance de la biodiversité sur le plan vital, scientifique, économique, sanitaire, récréatif et moral
*Menaces qui pèsent sur la biodiversité à l’échelle mondiale, nationale, et locale en présentant des exemples instructifs des sur la vie entomofaune dans les principaux cours d’eau dans la région notamment au niveau du parc national de Talassemtane par exemple
*Exemples concrets de destruction de biotopes terrestres (Forêt Lamida et la lagune du bras mort de l’oued Martil à Diza, la zone humide RAMSAR du lac Smir, Koudiat Taifor (Cabo Negro) entre autres)
Principales recommandations
*Nécessité d’accorder l’appui requis au Comité National de l’UICN
*L’intérêt général, à vision stratégique, doit toujours primer par rapport aux intérêts individuels et personnels généralement conjoncturels et immédiats.
*La préservation de la biodiversité requiert davantage de plaidoyer face aux agressions de l’urbanisation massive, à l’instar des actions menées par les activistes de l’environnement à Mdiq et à Martil (Forum Associatif de Martil, Coordination pour l’assainissement du bras mort de Martil)
*Nécessité impétueuse d’impliquer en permanence la population concernée dans tous les projets visant la préservation des milieux naturels et la préservation des espèces
*L’éducation à l’environnement, notamment la préservation de la biodiversité, représente le moyen le plus efficace pour assurer la durabilité du développement en inculquant les valeurs de la conservation de la nature aux générations futures. Un effort supplémentaire est vivement souhaité de la part du Comité National pour influencer la politique publique dans ce sens
*L’établissement de la liste rouge des espèces, spécifique pour le Maroc, doit être l’une des tâches urgentes du Comité National
*Développer et vulgariser la recherche scientifique auprès du grand public
*L’Association Merou de Plongée, Environnement et Sports Aquatiques (AMPSA), d’AHOCEIMA invite les chercheurs et la société civile, à accorder davantage d’intérêt à la biodiversité marine et à faire des plongées de prospection, voire d’études, encadrées par les soins de l’AMPESA, au niveau des eaux du littoral du parc national d’Al Hoceima. L’AMPESA s’est dotée du matériel et des formations nécessaires dans le cadre du projet « Programme de Petites Initiatives pour les Organisations de la Société Civile d’Afrique du Nord » (PPI OSCAN) lancé par l’UICN depuis 2014 .
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